Rencontre exceptionnelle entre deux artistes qui s’affranchissent du code, que ce dernier marque le temps sur
les images et le son, détermine une application pour terminal mobile, ou, plus largement, façonne les instructions véhiculées par les industries techniques. Jacques Perconte et Mike Figgis instruisent les dernières technologies numériques de grande consommation pour déterminer de nouvelles formes narratives et temporelles.
Tous deux grands musiciens, leur session sera un duo pour Vine et DV…

L’œuvre du célèbre artiste américain et directeur du CalArts, Leighton Pierce, et celle de Jacques Perconte s’articulent autour de deux paramètres classiques de l’abstraction, la lumière et le temps. Comme préalable à chacun de leurs films, la sensibilité perceptive des artistes transforme le phénomène lumineux en sentiments et émotions esthétiques, la détection technologique devant alors se subordonner à leurs impressions. Le temps est quant à lui non-linéaire : ils exploitent le numérique pour littéralement représenter le temps plissé qui tisse nos existences.

La délicatesse du musicien du groupe cinéphile Air s’allie à l’élégance formelle de l’artiste plasticien dans une performance inédite pour piano et ordinateur sur de nouvelles images de la normandie. À l’inverse de la beauté funèbre consacrée par Léos Carax dans Holy Motors qui a donné naissance à leur première collaboration : L, Jean-Benoît Dunckel et Jacques Perconte nous élèveront aux riantes lumières célestes célébrant l’union de l’analogique et du numérique.

Jacques Perconte est aux technologies du réseau depuis 1995 ce que Robert Cahen est à l’analogique
et à la naissance du numérique. Ces deux grands pionniers dans l’histoire récente des images et de la musique contemporaine sont enfin réunis pour une séance unique conçue comme une expérience généreuse, une traversée audiovisuelle de deux œuvres résolument perméables l’une à l’autre : une exploration de modèles, de figures, d’espaces, de paysages, d’ambiances, de climats et de sentiments.

La rage, c’est cette fièvre que doit entretenir le poète en ce simulacre de temps de paix qui dissimule une guerre bien réelle menée aux noms de la culture, de l’éducation, du travail, du consumérisme, de la technologie, de l'économie, et qui nous mine tous. Pier Paolo Pasolini, Jean-Luc Godard, Ivan Illich et Jacques Perconte partagent ce feu nourri par l’amour profond qu’ils ont de l’humanité.

Le cycle se clôt sur une tentative d’écrire un seul film d’exploration du paysage – réalité physique extérieure, structure de l’image, phénomène intérieur psychique et spirituel – à partir du montage alterné d'une sélection d’œuvres numériques de Jacques Perconte et d’extraits du monumental film argentique La région centrale de Michael Snow.