Quel a été votre rôle dans la conceptualisation ou l’installation de cette œuvre au Générateur ? Comment le lieu a-t-il été adapté pour accueillir une telle installation immersive ?

Le Générateur est producteur de cette œuvre mais, comme pour chaque création qu’il accompagne, confiance et carte blanche sont données à l’artiste auteur. Jacques Perconte connaissant déjà bien la salle, sa proposition et la scénographie de L’Effort, le monde a été dès le début limpide et claire.

L’ampleur de l’image envisagée (25 mètres de long sur toute la hauteur d’un des murs) fait qu’un travail technique en matière d’image, de vidéo et de projection, a été réalisé en amont avec des techniciens spécialisés et en collaboration étroite avec lui. Le matériel de haut niveau avec lequel il travaille nous a amenés à solliciter des prestataires extérieurs. La salle du Générateur, avec ses 400m2 libres de tout équipement scénographique et de facture quasi industrielle, est particulièrement adaptée pour accueillir cette installation d’envergure et de format XXL.

Comment envisagez-vous l’impact de cette exposition sur la communauté locale et le paysage culturel plus large ?

Pour plusieurs raisons, l’œuvre de Jacques Perconte L’Effort, le monde est faite pour toucher un large public. Son film part du réel (la nature) tout en n’arrêtant pas de se métamorphoser et d’apparaître comme une immense peinture, un tableau gigantesque en perpétuel mouvement…

La salle vide de 400m2 qui l’accueille et son sol en béton brut amplifient ces données. Le lieu est seulement éclairé par la luminosité de la projection du film. C’est dans une ambiance hors du temps, presque sacrée que le public va découvrir l’installation de Jacques Perconte.

En plus d’une série de rencontres prévues avec l’artiste pendant l’exposition, Le Générateur prépare actuellement un programme de visites et d’ateliers en direction d’étudiant·e·s (écoles d’enseignement supérieur spécialisées dans l’image et la vidéo) et d’élèves d’écoles primaires et collège de Gentilly. Il est évident que les thématiques abordées par Jacques Perconte dans son œuvre – la montagne, l’escalade, l’effort, l’écologie – sont des sujets en soi accessibles et qui peuvent parler à toutes les générations de publics. Les dimensions spectaculaires de l’installation, ajoutées à la beauté des images font que ce film peut être vécu comme une expérience unique, et représenter un vrai choc esthétique et poétique. L’entrée est libre : l’accès à l’exposition en est d’autant plus facilité.

Par ailleurs, nous attendons grâce à la campagne de communication de La Métropolitaine et les parcours proposés par le réseau TRAM, la venue d’un public francilien très large, qu’il soit de proximité, amateur ou professionnel de l’art.

Quel rôle joue Le Générateur dans la valorisation de l’art contemporain et de la performance à Paris et au-delà ?

Le Générateur, dès son ouverture en 2006, a axé sa programmation sur la performance en se situant d’emblée au croisement des arts vivants et des arts visuels. Situé à Gentilly et éloigné de fait d’un certain microcosme parisien, il invite à prendre du recul en offrant une caisse de résonance aux pratiques transversales.

Par son parti pris architectural brut et minimal, Le Générateur offre un volume propice à tous les formats d’œuvres, aussi bien à des gestes éphémères qu’à des installations proliférantes. Par son programme de résidences, il offre aux artistes qu’il invite l’espace et le temps nécessaires au mûrissement de leur démarche. Chaque automne, Le Générateur organise FRASQ, rencontre de la performance : une occasion de rendre compte de l’actualité de l’art-performance, en donnant leur chance à des artistes émergent·e·s, ou en les confrontant à leurs aîné·e·s.

En termes de valorisation de la performance, Le Générateur a mis en ligne début 2023 le site Performance Sources, une base de données dédiées aux archives de performance. Destinée aux chercheur·euse·s et universitaires comme au grand public, Performance Sources été conçue comme un outil de médiation pour mieux faire connaître la performance et ses artistes. Ce projet a été réalisé par l’équipe du Générateur sur quatre années et grâce au soutien de la Fondation de France.